Dominant / Dominé ou “Je me sens dominé par mes étudiants”
Un coaching : ce prof de fac parle de son trac face à ses étudiants.
Bien sûr il connaît très bien son domaine. Ses étudiants sont formidables.
La plupart lui envoie des signaux positifs.
Mais il est mal à l’aise, il a l’impression qu’ils le jugent négativement, qu’il ne fait pas tout ce qu’il faudrait aussi bien qu’il faudrait. Il manque de confiance en lui.
Dès la veille de son cours hebdomadaire, il y pense, une tension s’installe en lui, il est agité, il transpire, il vérifie dix fois ce qu’il a préparé. C’est irrationnel.
Il sait parfaitement qu’il domine très bien son sujet et il adore les moments où s’ouvrent les débats avec la salle.
Pourtant il se sent dominé par ses étudiants. Il a constamment le sentiment de ne pas à la hauteur.
La coach le prend au mot. « Puisque vous ne vous sentez pas à la hauteur, on va tester les hauteurs. Voulez-vous commencer par vous mettre en haut ou en bas ? »
Un peu abasourdi, il accepte de monter sur la table tandis que la coach s’assoit par terre en posture d’étudiants. « Que se passe t’il en vous quand vous êtes professeur là-haut sur cette table et que vous voyez vos étudiants au sol ? »
« Ils sont petits, ils sont loin. Je domine, ils ne peuvent pas m’atteindre, je suis bien, comme monsieur Univers … Mais je suis seul … trop loin, … Et pour vraiment les intéresser … Je préfèrerais m’approcher un peu …. »
Puis, il prend la place des étudiants au sol tandis que la coach monte sur la table en position de dominant.
« C’est normal que le prof soit loin, c’est habituel dans un amphi. Je suis en attente, je me sens plein de curiosité, joyeux ».
La coach descend de la table et s’approche debout. « ah c’est mieux, le prof est prof mais proche de nous ».
Coach et coaché bougent et alternent les postures jusqu’à ce qu’il se sente parfaitement à son aise.
Et peu à peu, ses sensations et sa crainte se transforment. Il se faisait une grosse peur de pas grand-chose. C’est normal que les étudiants aient l’esprit critique et il apprécie cela. Ils sont curieux. Ils ont envie d’apprendre des choses et de passer un bon moment.
Il sent l’apaisement le gagner, une énergie intérieure gaie et généreuse l’envahit.
Ainsi va le coaching somatique : le coach transforme les mots énoncés en expériences du corps.
Ici « je ne suis pas à la hauteur « devient une hauteur sur une chaise ou une table, « je me sens dominé par mes étudiants » devient une expérience fictive de dominant et de dominé.
Les changements produits par un travail du corps sont mystérieux. Le corps sent et sait bien avant que la pensée n’ait eu le temps de raisonner et il ne triche pas.
En coaching somatique, Il s’agit d’introduire le corps et le mouvement dans l’accompagnement, pour créer des changements que souhaite une personne ou une équipe.
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